Nous sommes confiants
« Nous sommes confiants dans les premiers actes du nouveau Gouvernement. Le développement économique rapide et durable affirmé doit permettre au Pays de sortir du sous-développement dans lequel il est tombé depuis plusieurs décennies.
Le développement ne se fera pas tout seul : il exige la participation des plus pauvres qui doivent être aussi bénéficiaires des progrès économiques et sociaux tant attendus. Akamasoa reste optimiste, sans tomber dans la naïveté. Nous sommes bien conscients qu’il faudra beaucoup travailler, faire des sacrifices importants, être exigeants et persévérants dans la lutte contre la corruption nationale et internationale (dont on ne parle pas assez souvent !) qui est un cancer pour l’économie du pays et qui ne sera pas facile de guérir.
Depuis 14 ans, Akamasoa travaille avec les plus démunis. Nous avons constaté que lorsque les gens ont un minimum pour vivre, la paix prend le pas sur la violence et l’égoïsme, et les familles se stabilisent dans l’attention aux enfants. Nous avons aussi constaté que le travail des personnes salariées qui gèrent l’association est un exemple d’effort, de discipline et de persévérance pour les personnes les plus fragiles psychologiquement et moralement. Ces exemples permettent de soutenir un esprit et une pratique réelle de la solidarité qui régulent les impulsions et les égoïsmes.
Nous sommes souvent sollicités pour inhumer les morts de familles venant des différents quartiers de la capitale. Pour faire face à ce service humain et religieux, nous avons commencé d’agrandir le cimetière de Mangarivotra.
Le travail humanitaire d’Akamasoa était nécessaire au début et nous le faisons toujours pour alléger les souffrances inhumaines des plus pauvres. Dès le début, notre travail humanitaire a également été un travail de développement.
L’autosuffisance de chaque personne et de chaque famille est le but de notre action. Dès le début nous avons dit aux pauvres que nous les prenions en charge le moins de temps possible pour qu’ils comptent le plus vite possible sur leurs propres forces et pour qu’ils aient confiance en eux – mêmes. Mais il faut être conscient que pour les familles les plus démunies, qui étaient exclues de la société et du progrès, il faut prévoir le cycle d’une génération pour qu’elles se reconstituent une vie normale car le vrai développement de la personne humaine passe par les valeurs de la discipline, du travail et de l’exemple qui sont transmises par les parents.
La réhabilitation humaine et la réinsertion sociale ne sont pas faciles. Cela est compréhensible pour ceux qui travaillent au quotidien avec les pauvres. C’est la persévérance dans ce travail, qui fait découvrir tant d’épreuves et de désillusions, mais qui finit par donner des fruits : peu à peu les plus déshumanisés reviennent à la dignité et à la vie en société. C’est un travail à long terme, difficile et qui requiert beaucoup de sacrifices, de foi et de ténacité pour ceux qui s’y engagent. »