Cette année a été imprévisible
« Cette année a été une année imprévisible et de tous les dangers pour Madagascar, sa démocratie et son avenir !
L’association Akamasoa dans ce contexte difficile a continué de travailler, malgré tous ces obstacles supplémentaires que nous devions supporter cette année 2002. Au milieu d’un peuple démuni nous avons réussi à garder le courage et la motivation et nous avons pu, malgré la crise politique, rester debout et même avoir fini quelques projets.
L’heure n’est plus aux discours et aux promesses, mais aux actes concrets. Notre association Akamasoa avait comme but principal d’aller vers les familles les plus pauvres par le chemin le plus court, le plus simple, le plus efficace, c’est-à-dire raccourcir le chemin pour aller le plus vite vers la sortie d’une pauvreté intolérable qui dure depuis trop longtemps.
Devant tant d’embouteillages de pauvreté, nous ne pouvons pas perdre de temps, pas de bla bla technocratique et incompréhensible à la majorité des gens de la rue, des quartiers plus pauvres et de la décharge. Le développement doit être par principe simple et accessible à tous, et non pas l’affaire de quelques experts qui donneraient des leçons du haut des terrasses des grands hôtels.
Avec un coût relativement modeste, Akamasoa a pu enthousiasmer et réveiller des villages connus comme inactifs. Quand l’approche se fait avec respect et avec simplicité, les villageois suivent. Une méthode simple, concrète, participative et efficace, elle est possible, nous l’avons expérimentée à Fianarantsoa dans la côte Est et à Tananarive.
Conclusion
La négligence, le laisser-aller, la corruption, qui étaient les freins d’un vrai décollage économique pour tous les citoyens, semblent aujourd’hui, être attaqués de front par les nouvelles autorités de l’Etat !
Nous espérons que cela n’est pas un effort passager, mais un effort à long terme, qui durera le temps qu’il fau pour assainir la vie politique, économique et sociale du pays.
Le nouveau gouvernement qui a eu la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, peut enfin commencer à travailler sérieusement ! Nous pensons que c’est la fin d’une époque où la politique politicienne était souvent masquée derrière une mascarade de démocratie.
Nous attendons que cette reconstruction de l’économie nationale et la lutte contre la pauvreté se fassent, comme l’a promis le président Marc Ravalomanana, plus vite. Les gens sont fatigués d’attendre. Ils sont au bord de l’indifférence totale.
Depuis l’indépendance, il n’y avait pas eu vraiment un projet sérieux pour la couche de la population la plus défavorisée.
Aujourd’hui pour la nième fois, le peuple attend les actes, les faits concrets qui devraient les aider à sortir de la stagnation économique et de la pauvreté quasi totale.
Depuis 13 ans, Akamasoa a œuvré au milieu des plus démunis de la capitale et ses périphéries. Nous avons constaté que lorsque les gens ont un minimum pour vivre, ils deviennent plus paisibles et réceptifs. Et quand ils voient que les dirigeants font ce qu’ils disent et surtout s’ils donnent l’exemple, ils suivent et acceptent la discipline, le travail, la scolarisation de leurs enfants et le respect du bien commun.
Akamasoa reste optimiste, sans tomber dans la naïveté. Nous sommes bien conscients qu’il faudra beaucoup travailler, faire des sacrifices, être exigeant et persévérant dans la lutte contre la corruption. Ce cancer de l’économie nationale et internationale ne sera pas facile à guérir. Le développement durable ne se fera pas tout seul. Cela ne se fera pas dans deux mois, il ne se fera pas non plus sans la participation des plus pauvres. Durant l’année 2003, le nouveau gouvernement devra montrer de quoi il est capable !
Akamasoa espère vivement ce grand changement qui est le réveil de l’espoir, une plus grande transparence dans les affaires économiques et sociales, voulue par le peuple malgache. Nous sommes toujours prêts à travailler main dans la main avec le nouveau gouvernement pour le plus grand bien des pauvres.
L’œuvre Akamasoa est devenue de plus en plus un travail de développement. Le travail humanitaire était nécessaire au début, et nous le faisons toujours pour les plus pauvres, pour alléger leur souffrance. Aujourd’hui, nous sommes passés presque automatiquement dans un travail de développement.
L’autosuffisance de chaque personne, chaque famille, est le but de notre action. Dès le début nous avons dit aux pauvres que nous les prenions en charge le temps le plus court possible pour qu’ils comptent le plus vite sur leurs propres forces, qu’ils aient confiance en eux-mêmes.
Nous leur avons donné les moyens, le travail, la scolarité, les soins, le logement, ils doivent ensuite se prendre en charge eux-mêmes. Mais il faut être conscient que pour les familles les plus démunies, qui étaient exclues de la société et du progrès, il faudrait prévoir le cycle d’une génération pour qu’elles se reconstituent une vie normale. La réinsertion sociale n’est pas facile. C’est un travail à long terme, difficile, et qui requiert beaucoup de sacrifice, de foi et de la persévérance pour ceux qui s’y engagent. »